Adapti.me jette l'éponge

C'est un coup dur pour l'écosystème startup Luxembourgeois: Adapti.me vient d'être déclarée en faillite.

Un parcours "purement" Luxembourgeois

Cette société créée en juillet 2016 offrait un service de personnalisation des sites web pour les consommateurs. Très vite, elle se fait connaitre car elle est sélectionnée pour la deuxième saison du programme Fit4Start fin 2016, qui prévoit en plus de 16 sessions de coaching et d'accompagnement, une dotation pouvant aller jusqu'à 100.000€ si la société lève en parallèle 50.000€ de fonds privés.

Puis en 2018, la startup poursuit son ascension. Elle participe au selon du E-marketing début 2018 et lève 440.000€ en Septembre de la même année. Elle rejoint aussi l'incubateur de BGL BNP Paribas, le LuxFuture Lab. Elle fait ainsi beaucoup parler d'elle, au point de s'envoler avec la délégation Luxembourgeoise au CES de Las Vegas en 2019, de participer à la finale des Startup Stories organisées par Paperjam, étant ainsi classée dans les 10 meilleures startups de l'année, et d'être également finaliste de la Startup World Cup organisée par EY début 2020.

Avec 7 employés, elle revendique alors 105 millions d'utilisateurs, 11,5 millions de produits vendus au travers de leur algorithme et 5.000 requêtes par... seconde. Les chiffres font rêver. Et puis mi-février, c'est l'annonce inimaginable: la société est en faillite.

Une fin à intégrer, pas à blâmer

Cette nouvelle fait trembler tout un écosystème, car c'est un "pur" produit Luxembourgeois qui en vient ici à jeter l'éponge. Passée par le programme du gouvernement Fit4Start, incubée dans l'un des plus anciens incubateurs de la place, portée par un "local"... C'est aussi une société établie, qui avait réussi à lever un montant considérable, dans un pays où les levées restent en général limitées. Il est probable que cela en fera donc trembler plus d'un, et peut-être que beaucoup chercheront à comprendre les raisons de "cet échec".

Chez Legal Finder, on considère plutôt que c'est une leçon avant tout, et non pas un échec. Réussir à bâtir une société qui pendant trois ans et demi a su grossir et toucher autant de clients comme l'a fait Antoine Granjon est un vrai défi que peu réussissent. On salue surtout le courage de reconnaître publiquement la fin de ce projet: d'autres aussi prometteurs ont choisi de mourir dans l'ombre, en silence, plutôt que de révéler la triste vérité. On espère donc qu'au delà du choc initial qui suit cette annonce, les gens voient le potentiel de leurs idées et n'aient pas peur qu'elles soient un jour amener à se terminer. C'est en effet une possibilité rencontrer également par les meilleures startups. C'est en acceptant ce risque et en le gardant à l'esprit qu'on va encore plus loin.